Lors de la rencontre Grundtvig à Paris il y a quelques semaines,
mais aussi lors des voyages précédents, j'ai discuté plusieurs fois avec les
Grecs du sujet de la maladie et de la famille, et du regard de l'entourage sur
la personne malade. Ça m'a donné envie d'écrire à ce sujet :
Ils m'ont demandé comment cela se passait en France pour les
gens qui ont des problèmes psychiques/psychologiques, comment l'entourage le
prenait. Est-ce qu'ils étaient rejetés par leur famille ? quel était le
regard de l'autre ?
Je leur ai expliqué que je connaissais beaucoup de personnes
qui étaient rejetés par leur propre famille, souvent même leur frères et sœurs.
Ce sont des gens qui eux-mêmes ne savaient pas qu'ils étaient
malades. Cela créait des tensions, les personnes créaient des problèmes sans le
vouloir. J'en ai rencontré beaucoup qui ont découvert très tard leur maladie,
suite à un choc émotionnel qui en a été le déclencheur par exemple.
Une fois hospitalisés et sous traitement, ils sont devenus
plus calmes, mais la famille n'a plus voulu s'en occuper. Je crois que c'est à
ce moment-là, quand la personne est plus calme mais qu'elle n'est plus vraiment la
même - souvent elle parle moins, elle se renferme -, que la famille a le plus
peur car elle est très différente.
Dans ce cas, bien souvent ils vont se faire aider par des
Centres Médico-Psychologiques, où ils peuvent trouver des psychiatres,
psychologues, médecins, infirmières, travailleurs sociaux.
Ces centres peuvent aussi leur trouver des structures
d'hébergement et des centres d'activités.
Ils peuvent aussi les aider à renouer le lien familiale :
ils appellent la famille, leur expliquent la maladie, leur proposent des
groupes d'entraide et de discussion.
Il manque souvent de l'information, mais aussi de la
communication, la famille et la personne doivent s'aider. Il faut parler, briser
le tabou, contre la honte et le regard extérieur qui peut gêner, alors qu'on
devrait s'accepter les uns et les autres.
Ainsi, la personne malade doit aussi faire un effort, doit
travailler pour prendre conscience de sa maladie.
Après je connais aussi des familles où ils soutiennent
beaucoup la personne, et ça c'est une vraie thérapie. Et c'est nécessaire, car
une maladie psychique ça ne se guérit pas, ça se soigne.
Quand la personne prend son traitement, il faut l'aider,
c'est là qu'il faut qu'elle se sente bien entourée, du côté médical et familial.
En France, il y a beaucoup de groupes de parole, qui
permettent de parler sans gêne, d'entendre les témoignages des autres, de
comprendre sa propre maladie, et de vivre avec normalement.
Qu'en pensez-vous ?
Et chez vous, comment ça se passe ?
Lydie